37 % des salariés français sont en démission silencieuse, estime une récente étude de l’Ifop. Autrement dit, ils assurent le service minimum au travail, pour passer plus de temps sur des activités personnelles. Ce phénomène, aussi appelé quiet quitting, concerne aussi bien les collaborateurs travaillant dans les bureaux que ceux travaillant sur le terrain.
Quel est donc l’impact de la démission silencieuse pour l’entreprise ? Comment les ressources humaines peuvent-elles y faire face ? Et quelles bonnes pratiques peuvent-elles mettre en place pour engager les salariés sur le terrain ?
Deux expertes ont répondu à ces questions lors de notre webinaire du mardi 12 décembre :
- Juliette Laoul, DRH de Talkspirit
- Aline Bigot, Account Executive chez Zest
Voici le résumé de leurs échanges (PS : cliquez sur la bannière ci-dessous pour voir le replay 😉).
Comprendre la démission silencieuse
D’où vient la démission silencieuse ?
Pour Aline Bigot, la démission silencieuse s’explique par une transformation de notre rapport au travail. “Dans les années 90, 60 % des Français affirmaient que leur travail avait une place centrale dans leur vie. Alors qu’en 2021, seuls 24 % répondent la même chose”.
Aujourd’hui, les collaborateurs veulent avoir plus de temps libre, et garder un bon équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie personnelle. C’est ce qu’illustre l’étude Talent Trends 2023, qui démontre que 8 actifs français sur 10 préfèrent privilégier leur bien-être au travail plutôt que leur réussite professionnelle.
“Le désengagement au travail s’est particulièrement amplifié avec la crise Covid-19. Pour preuve : depuis cette période, 34 % des salariés terrain se sentent moins motivés au travail.”
Plusieurs signes permettent d’identifier cette baisse de motivation, par exemple l’augmentation de l’absentéisme, l’absence de prise d’initiatives, et bien sûr le manque d’enthousiasme.
Pourquoi les salariés du terrain sont-ils concernés ?
Plusieurs raisons peuvent expliquer la démission silencieuse des salariés du terrain, notamment :
- La perte de sens au travail.
- Le sentiment d’isolement et de déconnexion, qui peut être renforcé par un manque de communication de la direction.
- La culture de la surperformance, qui demande aux salariés de travailler “toujours plus”, parfois au détriment de leur santé physique et mentale.
- Le manque de formation et d’outillage des managers de proximité. “Les salariés terrain performants sont souvent promus à des postes de management, sans qu’il n’aient forcément une appétence ou des compétences spécifiques en la matière. S’ils ne sont pas suffisamment formés et outillés, cela peut donc diminuer l’engagement des équipes”, explique Aline Bigot.
- La difficulté à se projeter dans l’entreprise. Cela peut notamment être dû à un manque de formation continue et/ou à un manque de visibilité sur les perspectives d’évolution possibles.
Quel impact pour l’entreprise ?
La démission silencieuse peut avoir de fortes répercussions pour l’entreprise. En effet, qui dit salariés désengagés, dit aussi baisse de la productivité. En 2020, l’IBET (indice de bien-être au travail) chiffrait le coût d’un salarié désengagé à 14 310 € par an. Pas de doute non plus pour les participants au webinaire : 93 % estiment que la démission silencieuse impacte négativement la performance de l’entreprise.
Souvent révélateur de dysfonctionnements internes, le quiet quitting est aussi l’occasion pour l’entreprise de remettre en question ses pratiques RH. Comme le souligne Aline Bigot, “les salariés désengagés ne sont pas forcément des personnes qui ne veulent pas travailler. Cela peut aussi être des lanceurs d’alertes, qui font face à certaines problématiques au travail.”
Prévenir la démission silencieuse
Pour ré-engager les salariés du terrain, les ressources humaines et les managers peuvent mettre en place plusieurs bonnes pratiques. En voici cinq présentées par notre DRH Juliette Laoul.
1. Comprendre les motivations des salariés du terrain
Avant de mettre en place une stratégie RH dédiée, commencez par identifier les leviers de motivation des salariés du terrain. Certains sont plus motivés par la rémunération, tandis que d’autres portent plus attention au titre qui leur est donné. “Pour bien comprendre ces besoins, vous devez mener des entretiens individuels réguliers avec les collaborateurs”, explique Juliette Laoul. “Les motivations pouvant évoluer, il faut aussi savoir faire preuve de flexibilité quand cela est nécessaire.”
Des outils comme Zest peuvent vous aider à initier cette démarche et à améliorer l’engagement collaborateur. C’est notamment ce qui a été fait chez l’entreprise de prêt-à-porter Celio, qui a utilisé Zest pour :
- Moderniser ses rituels managériaux, en aidant les managers de proximité à mieux comprendre les besoins de leurs équipes (en termes de formation, de mobilité, de salaire, etc.).
- Mettre en place un baromètre social permettant d’évaluer l’engagement et la qualité de vie et les conditions de travail des collaborateurs.
2. Reconnaître, récompenser et offrir
Reconnaître et récompenser les contributions de chacun peut également vous aider à engager vos collaborateurs sur le terrain. Car après tout : “pourquoi faire plus si ce n’est pas reconnu ?”
Pour développer la reconnaissance au travail, vous pouvez notamment :
- mettre en avant les réussites de chacun sur votre réseau social d’entreprise (c’est ce qu’il est possible de faire sur Talkspirit !) ;
- “proposer des avantages sociaux supplémentaires, qui ne se limitent pas aux tickets restaurants et à la couverture mutuelle” ;
- “mettre en place des initiatives permettant de favoriser l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle” (par exemple, la semaine de 4 jours) ;
- “créer des plans de carrière personnalisés”.
Tout cela va contribuer à donner du sens au travail des collaborateurs, et à entretenir leur sentiment d’appartenance à l’entreprise.
3. Adopter un leadership positif
“Les managers ont un rôle clé à jouer pour engager les collaborateurs sur le terrain. C’est pourquoi il est indispensable de les former à être l’exemple à suivre”, affirme Juliette Laoul. Pour prévenir la démission silencieuse, les managers doivent notamment :
- créer un climat de confiance, qui favorise le dialogue et l’entraide,
- “gérer les conflits de manière constructive”,
- “prioriser et déléguer efficacement les tâches” en fonction des compétences et des objectifs de l’équipe,
- “transformer les erreurs en opportunités d’apprentissage”.
Lire aussi : Travail hybride : les bonnes pratiques de management
4. Communiquer
Pour éviter que vos salariés du terrain se désengagent, il faut qu’ils puissent accéder au même niveau d’information que le reste de l’entreprise. Ce qui suppose de mettre en place un outil de communication interne auquel ils peuvent se connecter facilement.
Accessible sur PC, tablette et mobile, la plateforme Talkspirit permet de partager de l’information à l’ensemble de vos collaborateurs via un tchat, des publications, des pages de contenu, ou encore un portail d’accueil. Chacun peut réagir aux communications grâce aux likes et aux commentaires, et même donner son avis via des sondages.
“Déployer une telle solution est un bon moyen d’établir une communication ouverte et régulière avec vos salariés du terrain”, affirme Juliette Laoul. Pour qu’elle soit efficace, il ne faut cependant pas vous contenter de descendre de l’information. Les salariés, eux aussi, doivent pouvoir remonter leurs besoins et vous faire part de leur feedback.
Lire aussi : Résumé du webinaire “Pourquoi et comment instaurer une culture du feedback ?”
5. Créer une culture de la transparence
89 % des participants au webinaire estiment qu’il faut miser sur une culture d’entreprise forte pour engager et fidéliser ses salariés sur le terrain. Or, chez Talkspirit, nous sommes convaincus qu’une culture d’entreprise forte repose d’abord sur la transparence.
Pour favoriser cette transparence, il faut notamment :
- “permettre à chacun d’accéder à l’information dont il a besoin pour travailler” ;
- “faire évoluer les systèmes de reporting et de gouvernance” ;
- “assumer que l’on ne peut pas tout dire, et différencier ce qui doit rester public de ce qui doit rester confidentiel” ;
- “communiquer avec tact, pour éviter que la transparence ne fasse plus de bien que de mal”.
Pour conclure
La démission silencieuse n’est pas insurmontable. Loin de là. En identifiant bien les leviers de motivation de vos collaborateurs, vous allez pouvoir mettre en place les actions adaptées pour enrayer ce phénomène. Pour engager vos salariés du terrain, il vous faudra notamment miser sur l’écoute, la reconnaissance, le management bienveillant, la communication interne et la transparence. Enfin, n’oubliez pas d’outiller vos équipes RH et vos managers, grâce à des solutions comme Talkspirit ou Zest.
Vous souhaitez découvrir plus de bonnes pratiques pour engager vos salariés sur le terrain ? Regardez le replay du webinaire 👇