Dans les entreprises, il existe souvent une dichotomie entre les employés du siège (appelés « cols blancs ») et les collaborateurs du terrain (appelés « cols bleus »). Pour éviter cette fracture, le réseau social d’entreprise (RSE) est un excellent levier. Explications.
Re-connecter le terrain (cols bleus) et les bureaux (cols blancs)
Lorsque l’on parle de réseau social d’entreprise (RSE), on imagine des collaborateurs devant leur ordinateur, échangeant les uns avec les autres autour de leurs bonnes pratiques. Mais quid des travailleurs qui sont sur le terrain, qu’on appelle les « cols bleus »* ? Doivent-ils être exclus du réseau social ? Bien au contraire ! Loin d’en être bannis, ils s’en servent au même titre que leurs homologues des bureaux.
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En fournissant un accès sans email à un réseau social d’entreprise, les distances géographiques, les différences métiers ou encore sociales sont abolies. Le réseau social matérialise alors l’existence d’une seule et unique entreprise. Il permet en effet de véhiculer les valeurs de la société, sa culture et de mieux se connaître. Il est aussi le canal idéal pour valoriser les rôles et les réalisations de chacun.
Résultat : un sentiment d’appartenance à l’entreprise grandit chez les salariés, de même que la sensation de reconnaissance.
* cols bleus : appellation générique (en référence au bleu de travail des ouvriers) pour désigner les travailleurs du terrain : employés, ouvriers et techniciens de l’industrie, du BTP, de l’hôtellerie-restauration, du commerce, de la santé, du tourisme ou des collectivités locales.
De multiples communautés pour échanger, s’organiser et s’informer
Grâce au réseau social d’entreprise, les collaborateurs de terrain (encore appelés les « deskless workers » ou « frontline workers »), peuvent se connecter à leurs pairs. Ils partagent des informations sur leur métier ou leurs compétences, peuvent se retrouver dans des groupes de discussion (par métier, par équipe, par lieu géographique, par projet ou par centre d’intérêt) afin d’échanger et de s’organiser. C’est le cas pour des services qui ont des horaires décalés par exemple. « L’hôtel Campanile de Lyon Centre utilise notre réseau social d’entreprise et les équipes du matin et du soir en sont ravies. Depuis qu’elles l’utilisent, les transmissions d’informations sont beaucoup plus fluides et elles gagnent en efficacité », explique Benoît Renoul, directeur marketing de Talkspirit.
Le RSE est aussi le lieu d’échange de bonnes pratiques. Chez Traiteurs de France, par exemple, les chefs cuisiniers échangent autour de leurs recettes et de leurs événements à venir. Le fait de pouvoir s’entretenir avec des collègues qu’ils n’ont jamais l’occasion de rencontrer (l’un est basé à Brest, l’autre en Ile-de-France) leur permet à la fois d’enrichir leurs connaissances et de se sentir appartenir à une communauté.
Dans les groupes/communautés, les discussions peuvent bien entendu s’étendre également à d’autres domaines, parfois extra-professionnels. Car le réseau social d’entreprise est aussi un véritable vecteur de convivialité. « Dans beaucoup d’entreprises, on retrouve par exemple un groupe Running, qui permet aux collaborateurs d’organiser des séances de jogging à l’heure du déjeuner », témoigne Benoît Renoul.
Donner une voix à chacun
Vos collaborateurs sur le terrain possèdent des informations précieuses. Or, dans une grande structure il est difficile de les faire remonter. Dans un grand réseau de magasins, vous allez peut-être réussir à recueillir les données auprès des responsables de boutiques, voire des chefs d’équipe, mais vous n’aurez pas le retour du vendeur par exemple. Grâce au réseau social d’entreprise, vos « cols bleus » vont pouvoir poster toutes sortes d’infos : une défaillance dans la sécurité, un endroit dangereux dans un magasin, un produit renversé qui pose des problèmes de propreté, …
La remontée de feedbacks est facilitée avec le réseau social. Tout collaborateur peut en effet lancer un groupe de discussion, commenter, contribuer à un débat, répondre à un sondage ou en initier, proposer des idées… Sur le RSE on peut ainsi mettre en place une veille collaborative, qui permettra à chacun(e) de partager des actualités ou des bonnes pratiques repérées ici et là.
Col bleu ou col blanc : celui qui poste un message, participe à une discussion ou lance un sondage, devient audible. Il prend part au débat, aux yeux de tous. Donner à chacun une voix permet de ne pas se limiter aux communications uniquement descendantes et de montrer que tous les salariés peuvent faire entendre leur avis. Le réseau social d’entreprise leur donne l’occasion de s’exprimer “devant témoins” (= leurs collègues) et de garder une trace de ce qui a été évoqué, car toutes les publications sont horodatées. Ce fonctionnement contribue également à la bonne intégration des équipes terrain dans l’entreprise.
Fluidifier la communication en interne
Le réseau social permet de simplifier la diffusion d’informations à l’intérieur de l’entreprise, “en 3 dimensions” : en top down, en bottom up, et en transverse. Comme évoqué plus haut, grâce au RSE tous les salariés (y compris les cols bleus) peuvent initier des discussions, des débats et partager des idées. De plus il simplifie les interactions personnelles en temps réel grâce au chat et à l’appel vidéo, et donne la possibilité de partager au reste de l’entreprise un événement en temps réel (via le livestream vidéo, par exemple).
En étant rattachés au même réseau social que leurs collègues, les « deskless (ou frontline) workers » (= employés du terrain) ont accès à la même communication interne que leurs collègues des bureaux, et au même moment. “C’est la base, si l’on veut construire un sentiment d’unité !”, commente Benoît Renoul.
De façon quotidienne, le RSE leur permet de bénéficier d’outils utiles comme l’annuaire par exemple, dont le moteur de recherche (par nom, lieu, compétence…) permet de trouver le bon interlocuteur sur un sujet donné, à tout moment. En accélérant l’identification et l’entrée en contact, le réseau social d’entreprise permet en effet de développer une agilité, une flexibilité et une rapidité dans les échanges entre salariés.
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Faciliter l’intégration de nouvelles recrues
Il y a l’intégration des « desksless workers » déjà présents dans l’entreprise mais il y a aussi la meilleure intégration des nouveaux collaborateurs ! Dès leur arrivée, ils vont pouvoir être intégrés aux groupes qui les concernent sur le RSE et retrouver immédiatement le flux d’informations lié au groupe, sur leur fil d’actualités. Au même titre que les gens présents dans l’entreprise depuis plusieurs années. Plus de risque que les nouveaux collaborateurs soient laissés à l’écart des chaînes d’e-mail déjà en cours !
Dans les groupes/communautés, tout le monde a accès aux mêmes informations. Les derniers inscrits ont accès à la totalité des échanges qui ont eu lieu avant leur arrivée ce qui leur permet de retrouver l’antériorité des échanges, le contexte des décisions…Tous les échanges ou documents sont centralisés au même endroit (et non plus dispersés dans des boîtes email individuelles). Résultat : le départ d’un collaborateur ne crée aucune perte d’informations et à l’inverse une nouvelle recrue a accès à tous les éléments et à l’historique des échanges dès le jour son arrivée. Un gain de temps inestimable pour le management et les salariés!
Connexion vs. déconnexion
Par définition, les salariés du terrain ne travaillent pas sur un PC. Et la majorité d’entre eux ne bénéficient pas non plus d’un téléphone professionnel. Partant du principe que le RSE leur donne accès à de nombreuses informations utiles et leur permet d’échanger plus facilement avec leurs collègues de travail, pourquoi faudrait-il les en priver ?
Cependant pour avoir accès au réseau social d’entreprise, ils devront télécharger l’application sur leur smartphone … personnel. Pourtant, est-il acceptable de demander cela aux salariés ? Combien vont accepter d’installer une application professionnelle sur leur téléphone perso ? « Sur ce sujet, il n’y a pas de réponse unique. L’entreprise peut tout à fait offrir cette possibilité à ses cols bleus, mais sous forme facultative. Ensuite, l’adhésion des collaborateurs varie d’une entreprise à l’autre ; selon de nombreux critères comme la culture d’entreprise, le type de métier ou encore le degré d’attachement à l’entreprise. Mais presque toujours, l’accueil est très enthousiaste ! », note Benoît Renoul.
Le réseau social d’entreprise est une application professionnelle qui simplifie la vie des collaborateurs, au quotidien, et ils ne s’y trompent pas. Qu’ils soient cols blancs (bureaux) ou cols bleus (terrain). À une condition : leur garantir un « droit à la déconnexion » : c’est-à-dire la possibilité de désactiver les notifications hors de leur temps de travail, pour protéger leur vie personnelle.
Lire aussi : Les enjeux du droit à la déconnexion
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Vous l’aurez compris, le réseau social d’entreprise est un formidable levier pour développer le sentiment d’appartenance des collaborateurs de terrain ! Il permet d’installer une meilleure ambiance, de renforcer la culture d’entreprise et d’améliorer la cohésion interne.
Il engendre également une meilleure “expérience collaborateur”, ce qui rend votre entreprise plus attractive pour les candidats et améliore leur cadre de travail. Enfin, donner à chaque collaborateur la possibilité de prendre la parole augmente sa motivation. Et son engagement au quotidien n’en sera que meilleur !
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– Auteure : Laure Marchal