Les enjeux du droit à la déconnexion

L'équipe Talkspirit
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Temps de lecture : 4 minutes

Selon une enquête du cabinet Eléas, 41 % des salariés français affirment que leur entreprise n’a mis en place aucune action pour garantir le droit à la déconnexion. Pourtant, au-delà des obligations légales, la violation du droit à la déconnexion peut avoir des effets désastreux, aussi bien pour l’entreprise que pour le collaborateur. Stress, épuisement, burn out, troubles du sommeil : les risques psychosociaux liés à l’hyperconnexion sont nombreux. Voici les principaux enjeux du droit à la déconnexion pour l’entreprise et le salarié :

[Cet article est extrait du Livre Blanc « Droit à la déconnexion : guide de survie en télétravail » >>> accéder gratuitement à l’intégralité du livre blanc]

Nouveau call-to-action

Prévenir l’hyperconnexion et l’infobésité

D’après un sondage mené par Qapa en 2019, 67 % des Français n’arrivent pas à décrocher de leur travail pendant leurs vacances. Un phénomène lié souvent à une hyperconnexion, qui les empêche de déconnecter réellement.

Les cadres seraient les plus touchés par cette hyperconnexion. En effet, selon une étude Ifop de 2017, la grande majorité d’entre eux continuent à consulter leurs communications professionnelles le weekend et pendant les vacances. La raison ? Pour s’assurer qu’il n’y ait pas de problème en leur absence, mais aussi pour ne pas être débordés à leur retour. 

40 % des salariés disent même culpabiliser de ne pas se connecter pour travailler lorsqu’ils sont sollicités hors de leur temps de travail.¹ Ce syndrome FOMO (fear of missing out), qui se caractérise par une peur de passer à côté d’une information importante, est étroitement lié à la multiplication des outils numériques dans notre environnement professionnel et personnel. 

Aujourd’hui, il est presque impossible de se passer de son smartphone ou de son ordinateur portable ne serait-ce qu’une journée. Nous sommes devenus dépendants de nos outils numériques, et ce, malgré leurs effets néfastes sur notre santé.  

En effet, lorsqu’ils sont utilisés à outrance, ces outils peuvent entraîner une surcharge d’informations, aussi appelée infobésité. Face à ce trop plein d’informations et à ces interruptions incessantes, les salariés saturent, sont moins concentrés et ont du mal à traiter l’information de manière efficace, ce qui peut diminuer leur productivité

D’où l’importance de mettre en place des initiatives pour limiter le temps passé sur les outils digitaux.

Protéger la santé des salariés et lutter contre les risques psychosociaux

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À terme, l’hyperconnexion et l’infobésité peuvent entraîner plusieurs risques psychosociaux chez les collaborateurs, notamment la fatigue, le stress, des troubles du sommeil, voire un burn out. En effet, 43 % des salariés français disent ressentir de la fatigue à cause de l’utilisation des outils numériques professionnels, et 35 % affirment qu’il s’agit d’une source de stress¹. Des effets négatifs qui se font particulièrement sentir chez les jeunes salariés (18-29 ans). On parle de plus en plus de “Zoom fatigue” (du nom du service de visioconférence américain).

Les entreprises doivent donc être particulièrement vigilantes, notamment lorsque leurs employés sont en télétravail. En effet, le télétravail tend à augmenter les risques psychosociaux. Il est donc important de faire prendre conscience au salarié qu’il n’est pas censé être disponible 24 heures sur 24, même si les outils le sont”, explique Brigitte Vaudolon, psychologue clinicienne et coach en bien-être au travail. 

Lire aussi  : [Parole d’expert] Brigitte Vaudolon : les risques psychosociaux liés au télétravail

S’ils ne sont pas correctement traités, les risques psychosociaux peuvent coûter cher à l’entreprise. En effet, le mal-être du salarié tend souvent à affecter sa santé, ce qui peut ensuite se ressentir sur sa performance et son taux d’absentéisme. Ainsi, l’Assurance Maladie estime que le stress au travail coûte entre 1,9 et 3 milliards d’euros à la France.

Améliorer la QVT et l’équilibre vie personnelle vie professionnelle

Le droit à la déconnexion s’inscrit pleinement dans la démarche de qualité de vie au travail (QVT), qui est devenue un enjeu majeur pour les entreprises. Baisse de l’absentéisme, motivation en hausse, implication dans la vie de l’entreprise, meilleure productivité… Pour l’entreprise comme pour le salarié, la QVT est une vraie aubaine. 

En outre, la qualité de vie au travail est un argument incontournable pour attirer et fidéliser les talents. C’est un moyen pour l’entreprise de rassurer ses salariés en leur montrant qu’elle est attentive à leurs besoins et se soucie de leur bien-être. 

Pour 73 % des Français, cette qualité de vie au travail est aussi importante que le salaire.² Une entreprise qui s’engage à garantir la QVT et qui favorise l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée aura donc plus de facilité à faire grandir et à conserver son vivier de talents.

Lire aussi : Évolution des modes de travail : quelle place pour la QVT ?

Cependant, les actions menées pour améliorer la QVT sont encore insuffisantes, voire absentes. Ainsi, 6 salariés sur 10 estiment que leur entreprise ne prend pas assez d’initiatives pour garantir l’équilibre entre leur vie privée et leur vie professionnelle.³ Il reste donc encore du chemin à parcourir pour développer la qualité de vie au travail et faire respecter le droit à la déconnexion.

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Cet article est extrait du Livre Blanc « Droit à la déconnexion : guide de survie en télétravail« . Vous y découvrirez : les enjeux du droit à la déconnexion, des bonnes pratiques pour le mettre en place, et des exemples concrets d’initiatives instaurées dans les entreprises.


¹ Sondage Opinion Way pour le cabinet Eléas (2018)
² Sondage Toluna pour Interface (2019)
³ 10e édition du Baromètre OPE de la Conciliation entre vie professionnelle, vie personnelle et vie familiale (2018)


Auteure : Emmanuelle Abensur

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