Comment mesurer l’impact social et environnemental d’une entreprise ?

12 novembre 2024
Temps de lecture : 7 mn
Emmanuelle Abensur
Emmanuelle Abensur
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Temps de lecture : 7 minutes

85 % des dirigeants ont augmenté leurs investissements durables au cours de l’année passée, estime le dernier rapport durabilité de Deloitte. Cependant, une difficulté persiste : être capable d’évaluer l’impact des actions mises en place, un défi cité par près d’un quart des dirigeants interrogés

La mesure de l’impact social et environnemental est une étape essentielle de toute démarche RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) et/ou ESG (Environnementale, Sociale et de Gouvernance). Elle permet à l’entreprise de comprendre les effets positifs et négatifs de ses actions RSE, et de démontrer leur retour sur investissement (ROI). Par ailleurs, c’est un moyen de donner du sens au travail des équipes, d’améliorer en continu ses pratiques RSE, et – in fine – d’atteindre une performance durable

Dans cet article, nous vous proposons de découvrir les meilleures pratiques, outils et KPIs pour mesurer efficacement l’impact social et environnemental d’une entreprise.

Qu’est-ce qu’un impact ? 

Avant de mesurer votre impact social et environnemental, il faut déjà bien comprendre ce qu’on entend par “impact”.

Définition

L’impact représente tous les changements – positifs comme négatifs – générés par les activités d’une entreprise sur le long terme

Impact social vs environnemental

Il existe plusieurs types d’impacts, parmi lesquels : l’impact social et environnemental. 

L’impact social mesure les conséquences des activités de l’entreprise sur les individus et la société. Pour l’évaluer, il faut regarder des indicateurs comme : 

L’impact environnemental, quant à lui, évalue l’impact de l’entreprise sur la planète. Il englobe, entre autres : 

  • Les émissions de CO2 
  • La consommation d’énergie
  • La gestion des déchets
  • L’utilisation des ressources naturelles 

Impact vs résultat

Attention à ne pas confondre impact et résultat !

Les résultats sont les effets immédiats d’une action, tandis que l’impact est ce qui persiste dans le temps. Par exemple, un projet de formation interne pourrait avoir pour résultat l’acquisition de nouvelles compétences par les employés. Cependant, l’impact véritable serait une amélioration de leur bien-être, de leur engagement et de leur performance sur le long terme.

Comment évaluer son impact social et environnemental ?

Pour mesurer efficacement l’impact social et environnemental d’une entreprise, il est essentiel de structurer la démarche. Voici 4 étapes clés pour y parvenir.

Cadrer la mesure de l’impact

Avant de vous lancer dans une mesure d’impact, il faut vous poser 5 questions clés, estime l’Impact Management Project

  1. Quoi ? : Quels sont les objectifs de votre démarche d’impact ? Sont-ils bien alignés avec votre raison d’être et votre stratégie RSE ? 

Lors de la définition de vos objectifs, demandez-vous s’ils sont bien SMART (spécifiques, mesurables, atteignables, pertinents et définis dans le temps). Pour les définir, vous pouvez aussi vous appuyer sur la méthode OKR (Objectifs et Résultats Clés). Celle-ci vous permettra de définir des objectifs ambitieux au niveau de l’entreprise, et de les décliner en objectifs d’équipe. Par exemple, sur le volet environnemental, un de vos OKRs peut être : 

  • Objectif : Réduire l’empreinte carbone de l’entreprise.
  • Résultats Clés :
    • Réduction des émissions CO2 de 20 % d’ici à janvier 2026 
    • Approvisionnement à 100 % en énergies renouvelables dans les locaux d’ici la fin de l’année
  1. Qui ? : Quelles parties prenantes sont concernées par votre démarche ? (ex : employés, clients, communautés locales, etc.) 
  1. Combien ? : Quelle est l’ampleur de l’impact souhaité ? Combien de personnes seront impactées, à quel niveau et pendant combien de temps ?
  1. Quelle contribution ? : À quel point vos actions contribuent-elles à atteindre l’impact visé ? Quelle serait la différence si rien n’était mis en place ?
  1. Quel risque ? : Quelle est la probabilité que l’impact créé ne soit pas celui escompté ? Quelles seraient les conséquences pour les parties prenantes concernées ?

Cartographier les impacts

Une fois les objectifs définis, la prochaine étape consiste à cartographier les impacts sociaux et environnementaux que l’entreprise souhaite générer. 

Méthodologie

Identifiez pour chaque impact : 

  • Sa nature 
  • Sa portée 
  • Les parties prenantes impliquées (de manière directe ou indirecte)
  • Les changements recherchés
  • Le niveau de priorité pour l’entreprise
  • Les KPIs qui vont servir à mesurer le succès du changement 

Pour éviter de faire fausse route, nous vous conseillons d’interroger directement les parties prenantes concernées, par exemple en menant des entretiens informels. Leurs retours vous permettront de mieux évaluer les impacts de vos actions, et ainsi d’ajuster vos initiatives en fonction.

Exemple

Si l’on reprend l’objectif de réduction de l’empreinte carbone cité plus haut, voici comment on pourrait cartographier l’impact associé : 

  • Nature de l’impact :
    • Direct : diminution de l’empreinte carbone de l’entreprise
    • Indirect : amélioration de l’image de l’entreprise auprès des clients et des investisseurs sensibles aux enjeux environnementaux
  • Portée : nationale, avec des effets sur toutes les unités de production de l’entreprise
  • Parties prenantes :
    • Directement impactées : services des opérations et achats, fournisseurs d’énergie renouvelable, équipes techniques, direction
    • Indirectement impactées : employés, investisseurs, clients écoresponsables, communautés locales
  • Changements recherchés :
    • Employés : motivation accrue à travailler pour une entreprise engagée, qui pourrait contribuer à un meilleur engagement au travail
    • Clients et investisseurs : l’entreprise est vue comme un acteur responsable, ce qui pourrait renforcer la fidélité client et l’attractivité pour les investisseurs
  • Priorité : élevée
  • KPIs : tonnes de CO2 émises, pourcentage d’énergie renouvelable utilisée

Collecter les données

Vos actions RSE sont lancées. Mais alors, comment savoir si elles ont eu l’effet escompté ? C’est tout l’enjeu de cette étape de collecte des données ! Celle-ci sert trois objectifs principaux  :

  • Mesurer l’étendue de l’impact. Autrement dit, quantifier les actions menées et les bénéficiaires touchés.
  • Évaluer l’efficacité de l’impact, c’est-à-dire les effets concrets de ces actions.
  • Calculer le retour social sur investissement (SROI), c’est-à-dire la valeur extra-financière des impacts générés. Vous pouvez l’obtenir en comparant les effets positifs et les effets négatifs générés par vos actions sur le plan social et environnemental. 

Pour mesurer ces différents éléments, il va falloir – comme pour la cartographie d’impacts – interroger les personnes concernées, mais cette fois-ci de manière plus formelle. En amont des entretiens, prenez donc le temps de clarifier : 

  • Qui vous allez interroger (l’ensemble des parties prenantes concernées, ou seulement un échantillon)
  • Quelles questions vous allez leur poser (à noter que celles-ci ne doivent rester neutres, pour éviter les réponses biaisées)
  • Qui va collecter les données (plutôt des personnes internes ou externes ? et si oui, quels profils ?)
  • Comment vous allez collecter les données (via un questionnaire en ligne ou un entretien téléphonique, par exemple)
  • Comment les données vont être analysées et comparées

Analyser et présenter les résultats

Analyser les données issues de ces entretiens va vous permettre de comprendre l’impact réel de vos actions, et de vérifier si les résultats obtenus sont bien ceux que vous espériez. Cette analyse est donc l’opportunité d’évaluer vos réussites, ainsi que les points sur lesquels vous devez vous améliorer.

Au-delà de l’analyse, l’important est de valoriser l’impact social et environnemental de l’entreprise auprès de ses parties prenantes. Voici plusieurs formats possibles pour restituer les résultats (à personnaliser selon l’audience) : 

  • Le rapport d’impact : il sert à synthétiser les résultats de votre analyse, et à identifier les éventuels écarts avec les impacts attendus. C’est un document à usage interne et externe, qui peut être intégré à votre rapport RSE. 
  • Les tableaux de bord : souvent utilisés en interne, ils permettent un suivi continu et une visualisation simple des indicateurs d’impact.
  • Les supports visuels (présentations, infographies, vidéos, etc.) : ils permettent à l’ensemble de vos parties prenantes de mieux comprendre et visualiser l’impact de vos actions. Ils peuvent être utilisés pour des réunions ou pour du partage d’information asynchrone.

L’important est de communiquer régulièrement, de manière claire et concise. Par ailleurs, n’hésitez pas à vous appuyer sur des ambassadeurs pour relayer vos messages sur le terrain !

Sur quels outils s’appuyer ?

50 % des dirigeants interrogés par Deloitte ont déjà mis en place des solutions digitales pour atteindre leurs objectifs de durabilité. Alors pourquoi pas vous ?

Plusieurs outils peuvent vous aider à mesurer l’impact social et environnemental de votre entreprise, mais aussi à documenter et communiquer l’impact RSE de vos actions. Voici les principaux à retenir : 

  • Impact Track : Cet outil aide les entreprises à mesurer et visualiser leur impact social et environnemental. Il facilite la collecte et l’analyse des données, ce qui permet de suivre les progrès en continu.
  • Zei : Zei accompagne les entreprises dans leur démarche de durabilité grâce à une plateforme ESG qui permet d’évaluer leur impact environnemental et social et de définir des plans d’action ciblés. 
  • Apiday : Spécialisé dans le reporting ESG, Apiday permet de centraliser les données, de suivre les progrès sur les critères sociaux et environnementaux et de générer des rapports d’impact complets.
  • Holaspirit : C’est une plateforme qui aide les entreprises à définir leurs objectifs RSE et ESG, à cartographier les rôles de leurs parties prenantes, et à suivre l’avancement de leurs projets. Holaspirit est l’outil idéal pour les entreprises à impact qui cherchent à gagner en transparence et à responsabiliser leurs collaborateurs
  • Talkspirit : C’est un outil qui permet de communiquer en interne sur votre impact social et environnemental, aussi bien de manière synchrone (tchat, visioconférence) qu’asynchrone (fil d’actualités, page d’accueil). Chaque collaborateur peut réagir aux informations partagées et donner son feedback.



Des cabinets de conseil comme PwC, Kinomé, Improve et Bartle peuvent également vous aider à réaliser une mesure d’impact social et environnemental. Alors n’hésitez pas à solliciter leur expertise !

Pour conclure

Mesurer l’impact social et environnemental de votre entreprise est essentiel pour valoriser vos actions RSE, démontrer leur ROI, et améliorer vos pratiques en continu. Pour y arriver, veillez à bien outiller vos équipes, à vous entourer d’experts (notamment si l’expertise manque en interne), et à suivre les étapes présentées ci-dessus. Enfin, n’oubliez pas de communiquer vos actions en interne et en externe. C’est un moyen de valoriser le travail réalisé, mais aussi de renforcer la confiance et l’engagement de vos parties prenantes.

PS : si la communication interne sur les sujets de durabilité est un enjeu pour vous, alors ce contenu devrait vous intéresser 👇

Accéder au Modèle

Dans ce modèle, vous trouverez : une check-list d’actions pour élaborer votre stratégie de communication interne RSE, un plan de communication RSE à remplir dans une feuille de calcul, et un exemple de tableau projets à créer pour suivre l’avancement de vos communications internes RSE sur Talkspirit.

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