Selon une enquête réalisée par Hays, plus d’un salarié sur deux estime que son entreprise ne fait pas le nécessaire pour garantir la qualité de vie au travail (QVT) des collaborateurs. C’est dur à entendre, mais c’est vrai : les initiatives mises en place pour améliorer le bien-être au travail sont souvent superficielles, et par conséquent peu efficaces.
Contrairement à certaines idées reçues, mettre en place une politique de bien-être au travail ne se résume pas à acheter un babyfoot et proposer des cours de yoga gratuits. Il s’agit plutôt d’investir dans des actions visant à :
- améliorer les conditions de travail des collaborateurs,
- développer la mobilité,
- renforcer la convivialité,
- prévenir les risques psychosociaux,
- et favoriser l’épanouissement au travail.
Mais alors, quels types d’actions faut-il prioriser ? Et quelles sont les bonnes pratiques à suivre pour réellement améliorer le bien-être au travail de ses équipes ? Suivez le guide 👇
1. Offrir de la flexibilité
Offrir davantage de flexibilité à vos collaborateurs est un bon moyen de les aider à garder un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, et par conséquent d’améliorer leur bien-être au travail.
Cette flexibilité peut prendre plusieurs formes. En fonction des besoins de chacun, vous pouvez par exemple envisager de mettre en place :
- un mode de travail hybride permettant aux collaborateurs de télétravailler de chez eux une partie de la semaine,
- des horaires flexibles, voire le passage à la semaine de 4 jours, plébiscitée par 64 % des salariés français,
- une politique “work from anywhere” autorisant les salariés à travailler où ils veulent – y compris à l’étranger – pendant un certain nombre de jours dans l’année, ou bien 100 % du temps.
Vous vous demandez quelles initiatives prioriser ? Sondez vos équipes pour obtenir leur avis sur la question, et comprendre quelles actions pourraient contribuer le plus à leur bien-être au travail.
2. Apporter de la reconnaissance
Améliorer le bien-être au travail, c’est également reconnaître la valeur du travail des collaborateurs. Pour preuve, plus des trois quarts des salariés interrogés par Deloitte et Cadremploi estiment que la reconnaissance est l’un des principaux leviers de qualité de vie au travail.
En pratique, cette reconnaissance peut passer notamment par :
- une gratification matérielle (augmentation de salaire, prime, chèque-cadeau, etc.),
- l’attribution d’un titre (par exemple, pour formaliser le passage à un poste de management), d’une médaille (par exemple, la médaille du travail) ou d’un trophé (par exemple, le trophée du “meilleur employé de la semaine”),
- un “merci !”, un “bravo !” ou des “félicitations !” communiqués à l’oral ou à l’écrit par le manager, de manière individuelle et/ou à toute l’équipe,
- l’octroi de nouvelles missions,
- une plus grande autonomie,
- la mise en avant des réussites de chacun via une communication dédiée en interne, par exemple une publication sur votre réseau social d’entreprise, une mention dans votre newsletter interne ou lors d’une réunion mensuelle.
En plus de son impact sur le bien-être au travail, la reconnaissance permet aussi de booster l’engagement et la productivité des collaborateurs de 14 %¹. Bref, l’investissement en vaut la chandelle !
3. Sensibiliser les collaborateurs et les managers aux risques psychosociaux
Les risques psychosociaux (RPS) – tels que le stress, la fatigue, les troubles du sommeil et les violences (harcèlement, insultes, menaces, etc.) – peuvent avoir de graves conséquences sur la santé physique et mentale des salariés. Selon l’INRS, ces risques peuvent notamment contribuer à l’apparition de maladies cardiovasculaires, de troubles anxio-dépressifs, et même au burn out.
Lire aussi : Isolement, surmenage… : les risques du travail hybride
Pour empêcher leur apparition – et ainsi éviter qu’ils n’impactent le bien-être au travail des équipes – il est donc nécessaire de mettre en place des actions préventives, par exemple :
- Identifier les facteurs de risques psychosociaux,
- Créer des processus explicitant comment réduire ces risques, mais aussi comment les gérer une fois qu’ils sont apparus,
- Sensibiliser les managers et les collaborateurs, pour les aider à identifier rapidement les RPS,
- Mesurer la charge de travail des salariés pour éviter une répartition inégale du travail, et identifier d’éventuels besoins en recrutement,
- Offrir un soutien aux salariés qui en ont besoin, en leur proposant d’échanger régulièrement en 1:1 et/ou de le mettre en contact avec un(e) psychologue du travail,
- Dialoguer et sonder régulièrement les collaborateurs (via des baromètres, des sondages, ou des focus groupes) pour savoir comment ils se portent, et détecter s’ils présentent ou non des symptômes liés à des risques psychosociaux,
4. Prévenir les troubles musculo-squelettiques
Selon une étude d’Ipsos, 54 % des travailleurs français souffriraient de troubles musculo-squelettiques (TMS) ou de problèmes de dos. Et pour cause : nombre d’entre eux passent la majorité de leur temps de travail assis devant un ordinateur. Ce qui, à la longue, peut leur causer des douleurs et des maladies.
Voici donc quelques conseils pour prévenir ces troubles musculo-squelettiques, et ainsi améliorer la santé et le bien-être au travail de vos salariés :
- Créez des postes de travail confortables et ergonomiques, qui permettent aux collaborateurs d’adopter une position optimale devant l’ordinateur,
- Assurez-vous que vos salariés disposent du même confort lorsqu’ils sont au bureau et en télétravail,
- Proposez des bureaux assis/debout à ceux qui le souhaitent,
- Formez les collaborateurs aux bonnes postures de travail et à adopter et montrez-leur les étirements à faire pour éviter les TMS,
- Recommandez-leur de faire régulièrement des pauses,
- Organisez des séances de sport au bureau, ou proposez de financer un abonnement à la salle de sport.
5. Repenser l’aménagement des espaces de travail
La qualité de l’espace de travail joue également un rôle clé dans le bien-être au travail des collaborateurs. C’est pourquoi il est important d’y accorder une attention particulière.
Pour Camille Rabineau, Consultante en nouveaux espaces de travail, “une bonne manière de repenser ses bureaux est d’offrir une plus grande diversité d’espaces de travail aux salariés”, à la fois pour travailler individuellement, collaborer, mais aussi échanger de manière informelle. Un aménagement qui permet à la fois d’allier collaboration et convivialité, mais aussi d’offrir aux collaborateurs des espaces calmes pour travailler.
Lire aussi : [Parole d’expert] Les tendances d’aménagement des bureaux en 2021
Plusieurs initiatives peuvent également contribuer à rendre votre espace de travail plus agréable et confortable :
- la mise en place d’équipements et infrastructures pour faciliter la communication et la collaboration, aussi bien au bureau qu’à distance (par exemple, une salle de réunion et des call boxes insonorisées, un écran numérique interactif, un système de visioconférence et de réservation de salle, etc.),
- l’investissement dans du mobilier modulable et intelligent (par exemple des sièges et des tables réglables, ou des lampes individuelles permettant d’ajuster le niveau de luminosité)
- la décoration du bureau (par exemple, avec des plantes, des photos de votre équipe, et tout élément qui rappelle votre culture d’entreprise).
6. Promouvoir le bien manger
Le bien-être au travail, cela passe par un mode de vie et une alimentation saine. Bien sûr, pas question d’obliger les collaborateurs à manger des épinards à chaque repas. L’objectif est avant tout de les sensibiliser au bien manger, et de leur donner un coup de pouce pour adopter de bonnes habitudes alimentaires.
À titre d’exemple, vous pouvez :
- Aménager une cuisine équipée du nécessaire pour faire à manger et stocker des repas préparés,
- Organiser un atelier nutrition pour montrer aux collaborateurs les bons réflexes à adopter, et leur donner des idées de repas à amener au travail le midi, ou à faire chez soi en télétravail,
- Faire livrer des plateaux repas aux salariés pour le déjeuner (chez eux ou sur leur lieu de travail), en leur permettant de choisir parmi plusieurs options saines,
- Offrir aux équipes des gourdes personnalisées pour les inciter à boire régulièrement de l’eau,
- Mettre à leur disposition des snacks bons pour la santé (par exemple, des fruits, des yaourts, des compotes, etc.),
- Lancer des défis pour encourager chacun à se dépasser (par exemple, un concours du meilleur plat sain, une journée végétarienne, etc.).
7. Organiser des événements fédérateurs
Quoi de mieux pour améliorer le bien-être au travail que d’organiser des événements fédérateurs ? Ces temps forts sont l’outil idéal pour créer du lien entre les collaborateurs et renforcer leur sentiment d’appartenance à l’entreprise. Nous vous conseillons donc d’en organiser régulièrement, si possible en variant les formats.
Le séminaire annuel (ou trimestriel) est probablement l’un des événements les plus populaires en entreprise. Généralement organisé sur plusieurs jours, il permet aux salariés de faire plus ample connaissance grâce à des activités de team building, et de réfléchir ensemble sur un des projets stratégiques.
Tout au long de l’année, vous pouvez également organiser :
- des soirées d’entreprise,
- des ateliers ludiques en petit groupe (par exemple, un atelier culinaire ou de réalité virtuelle)
- des activités insolites (un karaoké, un blind test, un concours de photos, un escape game, une chasse au trésor, un Cluedo géant, un défi sportif, etc.)
- des événements hybrides réunissant un mix de collaborateurs au bureau et en télétravail,
- des conférences ou webinaires sur des thématiques intéressant vos collaborateurs,
- etc.
8. Respecter le droit à la déconnexion
Enfin, dernier conseil pour améliorer le bien-être au travail de vos équipes : respectez leur droit à la déconnexion.
Proscrivez les réunions tardives, ainsi que les messages et appels en dehors des horaires de travail (par exemple, évitez d’envoyer des mails après 18h, surtout lorsqu’ils sont précédés de la mention “Urgent”…). Et incitez vos collaborateurs à désactiver les notifications de leurs appareils et outils professionnels dès qu’ils ont terminé leur journée de travail, et pendant leurs congés.
Prenez également le temps de communiquer en interne sur cette démarche, et de sensibiliser vos équipes aux bonnes pratiques de déconnexion à suivre. Une fois ces règles bien définies, vous pouvez ensuite les regrouper dans une charte dédiée ou dans votre règlement intérieur, afin que chacun en prenne connaissance.
Lire aussi : Comment mettre en place le droit à la déconnexion ?
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Améliorer le bien-être au travail des collaborateurs suppose d’agir sur plusieurs leviers à la fois, tels que l’aménagement des bureaux, les modes de travail, le climat social et la cohésion d’entreprise, la santé physique et mentale, et bien plus. Notre conseil pour garantir le succès de votre démarche QVT : demandez l’avis de vos équipes pour mieux comprendre leurs besoins et prioriser les initiatives à mettre en place. Et montrez l’exemple pour encourager les collaborateurs à faire évoluer leurs pratiques.
Envie d’aller plus loin ? Découvrez dans ce guide pratique les initiatives de bien-être au travail mis en place par 10 entreprises de secteurs différents :
¹ Étude de Deloitte
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Auteure : Emmanuelle Abensur