De plus en plus d’organisations cherchent aujourd’hui à obtenir la qualité de “société à mission” pour renforcer leur impact sociétal et environnemental. Cependant, n’importe quelle organisation ne peut pas devenir une entreprise à mission.
D’après la loi Pacte de 2019, une société ne peut être qualifiée d’entreprise à mission que si elle précise dans ses statuts sa raison d’être, ses objectifs sociaux et environnementaux (aussi appelés objectifs statutaires), ainsi que les modalités de suivi de sa mission.
En France, plus de 1700 entreprises remplissent ces critères. Parmi elles : notre client elmy, qui utilise notre outil Holaspirit pour documenter la mission et les rôles de son organisation. Elmy est un énergéticien 100 % renouvelable, présent sur toute la chaîne de valeur de l’électricité, de la production jusqu’à la fourniture. Créée en 2015, la PME française compte aujourd’hui 180 collaborateurs, et a obtenu le statut de société à mission en février 2024.
Pourquoi elmy a-t-elle décidé de devenir une entreprise à mission ? Et comment en est-elle arrivée là ? Emilie Riou, Brand Manager chez Elmy, a coordonné le projet en interne. Voici son retour d’expérience.
Une volonté de formaliser ses engagements RSE
« Depuis sa création, elmy s’est fixé comme objectif d’accélérer le développement des énergies renouvelables en France. Devenir une entreprise à mission était donc pour nous un moyen de formaliser cet engagement de manière durable, et de créer un cadre clair pour l’entreprise et nos collaborateurs.
Étant adeptes de l’amélioration continue, nous trouvions également intéressant d’avoir un comité de mission qui nous aide à challenger notre mission et à développer nos pratiques. En septembre 2022, nous avons donc décidé d’entamer la démarche pour devenir une entreprise à mission », déclare Emilie Riou.
Devenir une entreprise à mission, en 3 étapes
« Pour devenir une entreprise à mission, il faut remplir plusieurs critères :
- avoir une raison d’être,
- mettre des objectifs en face,
- les inscrire dans ses statuts,
- et composer un comité de mission.
Chez elmy, nous avons souhaité mener cette démarche de manière collaborative, pour que toutes nos parties prenantes aient voix au chapitre. La première étape de cette démarche, et sans doute la plus cruciale, a été de définir notre raison d’être. »
1. Définir sa raison d’être et ses objectifs statutaires
Création d’un groupe de travail et identification d’un prestataire
« Avant de définir notre raison d’être, nous avons formé un groupe de travail interne, composé de notre président, notre directeur marketing, trois représentants élus par les collaborateurs et moi-même. Avec les membres de ce groupe, nous avons ensuite constitué un cercle dédié à notre raison d’être afin de piloter le projet en interne.
Une des particularités d’elmy, c’est que nous avons un modèle organisationnel inspiré de l’Holacratie, qui permet de distribuer la prise de décisions entre plusieurs équipes auto-organisées, aussi appelées “cercles”. C’est pourquoi nous parlons de cercles, et non d’équipes projets », précise la Brand Manager.
[Bannière : livre blanc modèles organisationnels]
« Pour mener à bien ce projet, nous avons décidé de nous faire accompagner par deux prestataires externes qui ont travaillé conjointement :
- Positive Company, une entreprise spécialisée dans la labellisation RSE ;
- Vivien Pertusot, un consultant pour les entreprises à mission. »
Entretiens qualitatifs
« En octobre 2022, ces prestataires ont mené des entretiens qualitatifs avec des personnes clés de l’entreprise, notamment le président, les membres du premier cercle (l’équivalent du Codir) et quelques personnes référentes sur leur métier. Ils ont fait une revue documentaire de nos engagements RSE et de nos valeurs, ainsi qu’un benchmark de notre secteur afin d’établir un état des lieux.
En novembre, nous avons administré des enquêtes auprès de l’ensemble de nos collaborateurs, et de certains partenaires et clients. L’objectif était de comprendre quelle était leur vision d’elmy, et d’obtenir des verbatims pour nourrir notre réflexion.
En décembre, nous avons analysé et restitué les résultats de ces enquêtes. Ce qui nous a donné un premier cadre de référence pour définir notre mission », explique Emilie Riou.
Ateliers collectifs
« En janvier 2023, nous avons fait un premier atelier pour identifier les mots et les thématiques clés qui allaient constituer notre raison d’être. Suite à cela, notre prestataire nous a fait une première proposition de raison d’être et d’objectifs statutaires, qui était une évidence.
Nous avons ensuite fait un deuxième atelier avec des représentants de chaque métier, pour identifier s’ils se retrouvaient dans cette raison d’être. Et à l’issue de cet atelier, nous sommes arrivés à un consensus. »
Présentation et réflexion
« Aujourd’hui, notre raison d’être est de “Fédérer nos énergies pour nourrir avec audace une transition écologique juste”.
- “Fédérer” souligne l’importance du collectif.
- “Nos énergies” renvoie à notre secteur et à notre propre énergie.
- “Nourrir” traduit notre volonté que chacun apporte sa pierre à l’édifice.
- “L’audace” reflète notre capacité à innover et essayer.
- “Une transition écologique juste” englobe toutes les dimensions (humaine, environnementale, etc.) qui ont un impact sur l’écologie, en veillant à ne laisser personne de côté.
Suite aux ateliers menés, nous avons présenté cette raison d’être à l’ensemble de nos collaborateurs. Nous nous sommes ensuite donné un temps de réflexion, pour voir si nous étions à l’aise avec la formulation, et si notre raison d’être était bien alignée avec nos stratégies.
En parallèle, nous avons rédigé un manifeste explicitant notre raison d’être et nos objectifs, que nous avons partagé à nos parties prenantes. »
2. Fixer des objectifs opérationnels
« Une fois nos objectifs statutaires définis, nous avons fixé nos objectifs opérationnels. Contrairement aux objectifs statutaires, qui restent fixes dans le temps, les objectifs opérationnels sont définis sur une certaine période. Ils permettent de clarifier les actions que vous allez mener et les résultats que vous souhaitez atteindre pour concrétiser votre mission.
Définir ces objectifs a pris un peu plus de temps que prévu, car l’année 2023 a été pour nous une grosse période de recrutement et de restructuration. Pour garantir un alignement des équipes, nous avons attendu que chacune crée sa feuille de route pour l’année à venir. Ainsi, nous avons pu finaliser nos objectifs opérationnels en janvier 2024.
En février 2024, nous avons enregistré au greffe nos nouveaux statuts pour l’ensemble de nos sociétés, qui ont désormais officiellement le statut d’entreprises à mission. »
3. Créer un comité de mission
« D’ici la fin de l’année, la prochaine étape est de créer notre comité de mission. Ce comité sera chargé de superviser le bon déploiement de la mission dans notre entreprise. À chaque réunion, il regardera notamment comment nous avons avancé sur nos objectifs, quelles sont nos réflexions en cours, et quelles difficultés nous rencontrons.
La loi Pacte impose que ce comité soit composé :
- d’au moins un salarié de l’entreprise, distinct des organes sociaux (par exemple, il ne peut pas être membre du CSE) ;
- de personnes physiques et non morales (c’est-à-dire, des vraies personnes et non des entités).
À noter que le PDG peut être inclus dans ce comité, mais uniquement en tant que membre invité. Cependant, il revient à nous de choisir qui doit faire partie de ce comité.
Chez elmy, nous souhaitons avoir autant de membres internes qu’externes dans ce comité. Cependant, les personnes externes que nous intégrerons devront bien connaître notre secteur, avoir une sensibilité business, et pouvoir représenter l’un de nos objectifs statutaires.
Une fois ce comité mis en place, nous ferons auditer notre mission par un organisme tiers indépendant (OTI). Puis, nous réaliserons notre premier rapport de mission afin de mesurer l’impact de nos actions. »
Quelques conseils pour ceux qui souhaitent entamer la démarche
« Si vous souhaitez, vous aussi, devenir une entreprise à mission, alors voici quelques conseils qui pourront vous aider :
- Demandez-vous pourquoi vous souhaitez obtenir ce statut. Si votre objectif est uniquement d’améliorer votre image, alors il vaut mieux ne pas le faire. À l’inverse, si votre objectif est d’avoir un réel impact social et environnemental, alors c’est une bonne raison d’initier une telle démarche.
- Faites-vous accompagner par un organisme tiers qui a déjà accompagné d’autres entreprises à mission. Veillez cependant à ne pas tout lui déléguer, et à rester impliqués tout au long du projet.
- Mettez en place un outil pour animer le comité de mission, une fois que votre raison d’être et vos objectifs sont définis. Chez elmy, nous utilisons la plateforme Holaspirit pour apporter de la transparence sur tout ce qui touche à notre mission et aux rôles de l’organisation. »
Pour conclure
Avant de valider si oui ou non vous souhaitez devenir une entreprise à mission, réfléchissez aux raisons qui motivent cette décision. Si ces raisons sont valides, vous pourrez alors suivre les 3 étapes clés pour y arriver : définir votre raison d’être et vos objectifs statutaires, fixer vos objectifs opérationnels, et créer un comité de mission.
Comme l’explique notre client elmy, devenir une entreprise à mission est un processus qui prend du temps et nécessite une adhésion de l’ensemble de vos parties prenantes. Alors soyez patients, prenez le temps de créer une raison d’être avec laquelle chacun est aligné, et surtout de bien communiquer dessus !
Chez Talkspirit, nous proposons des outils qui facilitent la communication interne, fluidifient la collaboration, et apportent de la transparence sur les rôles, les processus et les projets de l’entreprise. Plusieurs entreprises à mission comme elmy utilisent nos solutions. Alors pourquoi pas vous ? Planifiez une démo pour découvrir comment nous pouvons vous aider 👇