Face à la crise énergétique provoquée par la guerre en Ukraine, l’Europe doit désormais employer les grands moyens pour réduire sa dépendance aux énergies fossiles. Le 6 octobre 2022, le gouvernement a ainsi présenté un “plan de sobriété énergétique” ayant pour but de réduire notre consommation d’énergie de 10 % d’ici 2024, et de 40 % d’ici 2050. Plusieurs pistes sont envisagées pour faire des économies, telles que la transition vers des mobilités plus durables, la réduction de l’éclairage et de la climatisation, ou encore le développement du télétravail.
Aujourd’hui pratiqué par 56 % des salariés français¹, le travail hybride a gagné en popularité depuis la crise Covid. Cependant, il est encore loin d’être la norme dans toutes les entreprises, et encore moins dans les collectivités.
Pourtant, le travail hybride est considéré comme une solution possible pour diminuer la consommation d’énergie en entreprise. Qu’en est-il donc de son impact environnemental ? S’agit-il d’une fausse promesse ou de LA solution miracle pour répondre à la crise énergétique ? Démêlons ensemble le vrai du faux.
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Un impact environnemental et énergétique prouvé…
Commençons par une bonne nouvelle : oui, le travail hybride peut contribuer à diminuer nos émissions de CO2 et notre consommation d’énergie. Nous l’avons d’ailleurs vu lors du premier confinement de mars 2020, au cours duquel la consommation énergétique en France a diminué de 15 à 20 % !
S’il est difficile d’atteindre ce record hors période de confinement, il est possible de s’en rapprocher en favorisant un mode de travail hybride. Pour preuve : l’Agence de la Transition Écologique (ADEME) estime que le télétravail permettrait de réduire nos déplacements de 69 %. Ce qui – in fine – nous ferait réaliser des économies d’énergie et de carburant non négligeables.
Cet impact est notamment visible chez les salariés qui se rendent au travail en voiture, pour qui :
- un jour de télétravail par semaine générerait un bénéfice environnemental de 271 kg eq. CO2 par an²,
- et deux jours de télétravail permettrait d’économiser 86 litres de carburant par an (soit environ 133 €)³
Côté entreprise, l’impact environnemental et énergétique est plus difficile à quantifier. L’ADEME estime que la généralisation du télétravail permettrait de réduire la consommation d’énergie des entreprises de 19 %, mais à une condition : que les salariés télétravaillent tous le même jour. Ce qui, en pratique, est peu probable, et génère également une augmentation de la facture énergétique côté salarié.
Il est cependant possible de réaliser des économies en s’appuyant sur un levier clé : les bureaux. Car oui, plus vos espaces de travail sont grands et nombreux, plus ils consomment de l’énergie. Si vous constatez que vos bureaux ont un très faible taux d’occupation, pensez donc à réduire leur surface, voire à passer au flex office, pour diminuer votre consommation d’énergie.
…mais des effets rebonds à surveiller
Si le travail hybride peut contribuer à atteindre nos objectifs de sobriété énergétique, n’oublions pas non plus qu’il a des effets rebonds, qui peuvent minimiser ses bénéfices.
En effet, le développement du travail hybride peut aussi entraîner :
- une augmentation de la consommation d’énergie à domicile de +7,5Wh par jour télétravaillé par an (soit +20,7 kg eq. CO2)⁴,
- une plus grande utilisation de la visioconférence, qui générerait une augmentation de nos émissions carbone de 2,6 kg eq. CO2 par jour télétravaillé par an⁴,
- un éloignement des salariés de leur lieu de travail (notamment, pour profiter d’un cadre plus calme et/ou d’un logement moins cher), qui se traduit par une augmentation de la distance à parcourir pour se rendre au travail, et donc d’une consommation d’énergie plus importante.
Selon l’ADEME, ces différents effets rebonds réduisent le bénéfice environnemental du télétravail de 31 %. Le bénéfice est donc toujours là, mais reste moins rentable d’un point de vue énergétique, aussi bien pour l’employeur que pour l’employé.
Mais ne désespérons pas ! Si le travail hybride n’est pas une potion magique, il est cependant possible de réduire son impact environnemental – et la facture d’énergie associée – en adoptant les bons gestes.
Les éco-gestes à adopter
Parlons donc des éco-gestes qui permettent de limiter les effets rebond du travail hybride, et d’améliorer son efficacité énergétique. Souvent oubliées, ces bonnes habitudes peuvent pourtant faire toute la différence ! Zoom sur celles à adopter en priorité côté entreprise et salariés.
Pour l’entreprise
Plusieurs éco-gestes peuvent être mis en place par l’entreprise pour diminuer sa consommation d’énergie. La première ? Optimiser la température de ses locaux, notamment en améliorant l’isolation et en baissant le chauffage et la climatisation.
Selon Vinci Energies, un degré de chauffage en moins permet de réduire sa consommation énergétique de 7 %. Un bénéfice qui se répercute également sur le coût de vos bureaux.
L’électricité est un poste de consommation d’énergie important en entreprise. Notre conseil pour faire des économies : optez pour des bureaux qui bénéficient d’une lumière naturelle, et mettez en place un système d’éclairage automatique pour éviter les oublis.
Et enfin : n’oubliez pas qu’un collaborateur en télétravail continue à consommer de l’énergie, même s’il n’est pas au bureau. Une bonne pratique est donc de lui offrir une indemnité télétravail pour compenser l’augmentation de ses factures, et l’inciter à privilégier ce mode de travail.
Pour le salarié
Le salarié, de son côté, peut également adopter plusieurs éco-gestes pour diminuer sa consommation énergétique, par exemple :
- éteindre et débrancher les appareils (et leurs chargeurs !) lorsqu’il ne les utilise plus,
- limiter la durée et le nombre de réunions auxquelles il participe,
- préférer l’audioconférence à la visioconférence,
- imprimer le moins de documents possible,
- faire régulièrement du ménage dans sa boîte mail (selon l’ADEME, un courrier avec une pièce jointe de 1 Mo consomme l’équivalent d’une ampoule de 25 W pendant une heure),
- utiliser la messagerie instantanée plutôt que les mails,
- se rendre au bureau en transports en commun, en vélo ou à pied plutôt qu’en voiture,
- limiter les déplacements fréquents sur de longues distances (typiquement, les allers-retours Paris-Barcelone toutes les semaines),
- privilégier le télétravail à domicile (ou dans un endroit proche de chez soi).
Mis ensemble bout à bout, ces éco-gestes permettent de réduire l’impact énergétique du travail hybride, et notamment notre empreinte carbone numérique. Il n’est donc jamais trop tard pour les adopter !
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En bref, favoriser le travail hybride est un bon moyen de diminuer sa consommation d’énergie et son empreinte carbone en entreprise, à condition bien sûr d’adopter les bons gestes éco-responsables, et de sensibiliser ses salariés à ce sujet.
Outre son impact environnemental, le travail hybride présente de nombreux avantages pour les collaborateurs, tels qu’une réduction des temps de transport, une meilleure concentration et un meilleur équilibre vie pro – vie perso… qui se répercutent directement sur le bien-être au travail et la productivité !
Vous cherchez des outils et bonnes pratiques pour mettre en place ce mode de travail ? Contactez l’un de nos experts pour recevoir des conseils personnalisés, et consultez notre livre blanc sur le travail hybride :
¹ Baromètres des préférences des salariés 2022, JLL
² Infographie de l’ADEME “Le télétravail, vraiment bon pour l’environnement ?”
³ Article de l’Obs “Faut-il privilégier le télétravail pour réduire ses factures d’essence et d’électricité ?”
⁴ Article de ENGIE “Comment consommer mieux en période de télétravail ?”
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Auteure : Emmanuelle Abensur