Télétravail : les 6 clés du “droit à la déconnexion”

L'équipe Talkspirit
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Temps de lecture : 6 minutes

Selon une enquête Ugict-CGT de mai 2020, près de 80 % des salariés en télétravail considèrent que leur droit à la déconnexion n’est pas garanti. Un chiffre alarmant quand on sait que les risques psychosociaux (stress, isolement, épuisement…) tendent à se manifester davantage à distance. 

Pourtant, encore peu d’entreprises ont mis en place des initiatives pour encourager les collaborateurs en télétravail à se ménager des phases de déconnexion. Les raisons ? D’abord souvent un manque d’informations sur la question, un manque de temps pour s’y atteler, et -plus rarement heureusement- un manque d’intérêt pour ce sujet. 

Lire aussi : Isolement social, surmenage… : les risques du travail hybride

Pour prendre en main cette question et prévenir les risques liés à l’hyperconnexion de vos salariés en télétravail, voici 6 clés pour vous aider à assurer le droit à la déconnexion au sein de votre entreprise :

1) Calculer la charge et le temps de travail réels

Ces dernières années, la charge de travail des salariés n’a cessé de croître. En 2020, 61 % des cadres estimaient qu’elle avait encore augmenté par rapport à l’année précédente. Conséquence de cette surcharge de travail : 59 % d’entre eux disent travailler pendant leurs jours de repos, et 39 % avouent faire plus de 45 heures hebdomadaires.¹

 charge et le temps de travail réels talkspirit
Baromètre Ugict-CGT de novembre 2020

Et les télétravailleurs ne font pas exception à la règle. 

Selon ce même baromètre Ugict-CGT de novembre 2020, 75% des cadres estiment que le télétravail ne les protège pas des durées excessives de travail. Au contraire. 

En effet, on constate que le télétravail augmente souvent la charge de travail, ou du moins la “charge mentale” liée au travail, ce qui peut empêcher les salariés de “déconnecter” lorsqu’ils le devraient. 

Pour être en mesure de garantir le droit à la déconnexion, la première chose à faire est donc d’évaluer la charge de travail réelle de vos collaborateurs. 

Si cette charge est trop importante, mettez en place des actions pour la réduire ; par exemple :

  • adapter les objectifs et les responsabilités ;
  • proposer au collaborateur une formation pour améliorer sa productivité, pour mieux gérer son temps, pour mieux déléguer… ;
  • recruter un salarié supplémentaire.

Vérifiez ensuite régulièrement comment évolue cette charge de travail dans le temps. 

2) Poser un cadre

Selon la loi El Khomri (2016), les entreprises de plus de 50 salariés sont tenues d’engager des négociations sur le droit à la déconnexion avec leurs partenaires sociaux. Et si cette négociation n’aboutit pas à un accord collectif, une charte doit être élaborée par l’entreprise. En ce qui concerne les plus petites entreprises : bien qu’il ne s’agisse pas d’une obligation, la loi leur recommande aussi de se saisir de cette question.

L’essentiel des dispositions de la charte ou de l’accord peuvent ensuite être intégrées dans votre règlement intérieur, mais aussi dans dans votre livret d’accueil, ou bien sur une fiche synthétique qui sera remise à l’ensemble des salariés.

3) Construire un plan de communication

Une fois les modalités de “déconnexion” posées, vous pouvez construire votre plan de communication, dont l’objectif sera de promouvoir le droit à la déconnexion au sein de l’entreprise. 

Différents moyens concrets s’offrent à vous. Par exemple :

  • Envoyer un questionnaire à l’ensemble des collaborateurs pour recueillir plus d’informations sur qui les empêche de “déconnecter” en télétravail
  • S’appuyer sur votre réseau social interne pour expliquer à vos salariés l’intérêt du droit à la déconnexion, et exposer les risques associés à l’hyperconnexion
  • Envoyer une newsletter dédiée à cette question, dans laquelle vous pourrez intégrer des images, des vidéos, des chiffres clés et des témoignages
  • Planifier des réunions d’information (en visioconférence) qui permettront aux salariés qui le souhaitent de partager leurs questions et leur vécu ;
  • Créer une boîte à idées digitale (avec une plateforme comme diBoks, Humanperf ou Beeshake) dans laquelle vos collaborateurs pourront déposer leurs propositions d’initiatives pour favoriser le droit à la déconnexion

4) Sensibiliser les managers et les collaborateurs

Même si vous avez élaboré un accord ou une charte, cela ne veut pas dire que chacun va en prendre connaissance et suivre à la lettre les recommandations. C’est pourquoi il est essentiel de sensibiliser tous les publics internes (direction, managers et collaborateurs) au droit à la déconnexion.

En effet, si les managers continuent à envoyer des messages tard le soir ou le weekend, les équipes se sentiront parfois obligées d’y répondre, ou pire, commenceront à suivre leur exemple “pour faire bonne impression”. 

C’est donc la direction et les managers que vous devez sensibiliser en premier. 

Cette sensibilisation doit à la fois porter sur :

  • les enjeux du droit à la déconnexion (notamment l’hyperconnexion) ;
  • les bonnes pratiques d’utilisation des outils numériques (comme la désactivation des notifications le soir et le week-end) ;
  • mais aussi et surtout les pratiques à proscrire (notamment l’envoi d’e-mails ou l’organisation de réunions en dehors des horaires de travail).

N’hésitez pas à prévoir une formation dédiée à ce sujet, ou bien une une session de questions-réponses en direct afin de répondre aux préoccupations de chacun. Vous pourrez ensuite résumer ces échanges dans un document qui sera mis à disposition de tous.

Lire aussi : Comment mettre en place le droit à la déconnexion ?

Incitez ensuite les managers à montrer l’exemple et à jouer le rôle d’ambassadeurs auprès de leurs équipes. Pour faire changer les (mauvaises) habitudes, les responsables intermédiaires auront un rôle-clé.

Cette communication de proximité aura bien plus d’impact sur les salariés qu’une communication écrite trop “officielle”. Par ailleurs, cela vous permettra de rassurer les nouvelles recrues qui travaillent à distance, et ne connaissent pas les horaires de travail “réels” de l’entreprise.

5) Intégrer le droit à la déconnexion dans votre culture d’entreprise

Quoi de mieux pour encourager les collaborateurs à se déconnecter que d’intégrer le droit à la déconnexion au coeur de votre culture d’entreprise ? C’est l’opportunité parfaite pour communiquer régulièrement auprès des collaborateurs, mais aussi pour donner un coup de boost à votre marque employeur.

Le baromètre UGICT-CGT 2020 établit encore que le “droit à la déconnexion” est aussi un souhait chez les cadres : 69 % des cadres souhaitent en disposer (soit une augmentation de 9 points par rapport à 2019). Cette préoccupation grandissante traduit la priorité n°1 désormais chez les cadres : garder un équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie personnelle (plus importante que le salaire, ou même le sens du travail).

les 3 priorités des cadres
Baromètre Ugict-CGT de novembre 2020

En favorisant cet équilibre, et par extension la qualité de vie au travail (QVT) de vos collaborateurs, vous augmentez non seulement votre attractivité auprès des potentiels candidats, mais aussi auprès de vos salariés actuels !

6) Aligner vos outils de travail

Les outils de travail mis à disposition de vos équipes vont également avoir un rôle clé à jouer. Mais leur nombre est parfois une menace. En effet, plus les outils sont nombreux, plus le salarié reçoit de notifications au quotidien, ce qui peut augmenter sa “charge mentale” et l’empêcher (ou le dissuader) de “déconnecter”.

Si vous avez du mal à rationaliser vos outils, il peut être opportun de mettre en place une plateforme collaborative. Concentrant toutes les fonctionnalités liées à la communication interne et au travail collaboratif, elle permettra tout aussi facilement à vos collaborateurs de paramétrer sur quelles plages horaires ils ne souhaitent plus être dérangés par des notifications. 

Comment la plateforme Talkspirit favorise le droit à la déconnexion
 
Talkspirit est une plateforme collaborative qui rassemble de nombreuses fonctionnalités de communication et de collaboration (tchat, visioconférence, drive, co-édition de documents, checklists, agenda partagé, etc.). Son caractère “tout-en-un” évite alors à vos équipes de jongler entre différents outils pour communiquer ou retrouver des informations : tout est centralisé au même endroit.

La plateforme propose également plusieurs fonctionnalités pour promouvoir le droit à la déconnexion, au bureau comme en télétravail :la planification de plages de connexion et de déconnexion ;le paramétrage d’un statut, permettant de faire savoir à vos collègues que vous êtes en vacances, occupé ou indisponible ; la programmation de publications, pour publier vos annonces en différé.

Nos clients utilisent ces fonctionnalités pour encourager leurs salariés à se déconnecter de leurs outils numériques. C’est par exemple le cas de la chaîne de restauration PUR etc., qui laisse ses collaborateurs paramétrer librement leurs notifications sur la plateforme. En parallèle de la mise en place de Talkspirit, l’enseigne a également sensibilisé l’ensemble des équipes à l’importance du droit à la déconnexion.

Lire aussi : Fluidifier la communication au sein d’un réseau d’enseignes : le témoignage de PUR etc.

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À l’heure du télétravail, le droit à la déconnexion est devenu un must-have pour les entreprises qui souhaitent prendre soin de la santé de leurs employés, et se démarquer auprès des meilleurs talents. E-mails différés, périodes de déconnexion, analyse des connexions à distance… Les exemples d’initiatives pour favoriser le droit à la déconnexion ne manquent pas. Il ne vous reste plus qu’à vous lancer !

Vous souhaitez en savoir plus sur le droit à la déconnexion ? Consultez notre livre blanc :

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Notre livre blanc “Droit à la déconnexion : guide de survie en télétravail” rassemble une analyse complète des enjeux du droit à la déconnexion, des bonnes pratiques pour le mettre en place, et des exemples concrets d’initiatives instaurées dans les entreprises.


¹ Baromètre Ugict-CGT de novembre 2020


Auteure : Emmanuelle Abensur

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